Utilisateur:Charlène Vander Linden/Sandbox

Une page de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Sandbox[modifier | modifier le code]

Propositions de lois relatives à la lutte contre les fausses informations[modifier | modifier le code]

Le 4 juillet 2018, l'Assemblée nationale française adopte deux propositions de loi — une loi organique visant l'élection présidentielle et une loi ordinaire pour les autres scrutins[1]. La procédure envisagée devrait permettre de demander à la justice, par voie de référé, le retrait de « toute allégation ou imputation d’un fait dépourvue d’éléments vérifiables de nature à la rendre vraisemblable [qui serait diffusée] de manière délibérée, de manière artificielle ou automatisée [et] de nature à altérer la sincérité du scrutin[2]». Le Sénat est appelé à examiner le projet dans le cadre de la procédure législative habituelle. L'expression « fake news » peut être remplacée par « infox »[3], compression de « information » et « intoxication »[4]. Ainsi, la recommandation de la Commission d'enrichissement de la langue française a été publiée ce jeudi 4 octobre 2018 au Journal officiel[5]

Après examen en commissions des lois et de la culture, le Sénat vote en faveur de motions « tendant à opposer la question préalable » et rejette par deux fois les propositions —  le 26 juillet et le 6 novembre 2018. L'Assemblée nationale, quant à elle, adopte de nouveau les textes, le 9 octobre et le 20 novembre. Le 21 novembre, le Conseil constitutionnel enregistre deux saisinesn 3 « l'une présentée par plus de 60 sénateurs, et l'autre par le Premier ministre ».

  1. Jérôme Hourdeaux, « Les députés ont voté en première lecture la loi «Fake News» », sur Mediapart (consulté le )
  2. Jérôme Hourdeaux, « Les députés ont voté en première lecture la loi «Fake News» », sur Mediapart (consulté le )
  3. « « Infox » au Brésil : comment les fausses informations ont inondé WhatsApp », {{Article}} : paramètre « périodique » manquant,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. « De "fake news" à "infox", le parcours des mots vers leur francisation », sur France Culture, (consulté le )
  5. Recommandation sur les équivalents français à donner à l'expression fake news (lire en ligne)

L'apprentissage automatique[modifier | modifier le code]

Le fact-checking est une solution de lutte contre les Fake News, principalement effectuée par des modérateurs humains qui se chargent de vérifier la véracité des informations publiées. Cependant ce processus reste chronophage et implique la subjectivité du modérateur qui en juge l’exactitude. C’est pour ces raisons que les chercheurs du MIT, en collaboration avec le Quatar Computing Research Institute, ont développé un système d'apprentissage automatique pour lutter contre la propagation des Fake News. Ce système est « capable de mesurer le niveau d’exactitude et de partialité politique d’une source d’informations »[1] (Bastien, 2018) pour évaluer leur crédibilité. En effet, « si un site web a publié des Fake News par le passé il est fort probable qu’il recommence. Ainsi, l’objectif de ce système est de prédire quelles sont les sources qui ont le plus de chances de publier de fausses informations. »[1] (Balby cité par Bastien, 2018). Pour effectuer son classement des sources d’informations véridiques, l'apprentissage automatique détecte les préjugés ou la complexité dans un article. Il analyse la partialité politique allant d’extrême gauche à extrême droite et évalue la précision de la source en tenant compte de : « l’analyse textuelle syntaxique et sémantique d’un article, la page Wikipedia du site, son compte Twitter, la structure de son URL, et son trafic web. » [1] (Bastien, 2018).

  1. a b et c +Bastien L, « Le MIT crée un système Machine Learning pour combattre les Fake News », sur LeBigData.fr, (consulté le )

L'éducation aux médias[modifier | modifier le code]

La lutte contre les Fake News passe par également par la transparence du travail journalistique « mais aussi et surtout par une ''nécessaire'' éducation aux médias et à l’esprit critique, à l’image des cours délivrés au niveau de l’Education nationale par le CLEMI. »[1] (Ezrati cité par Croiset, 2018).

L’éducation aux médias et à l’information est un enseignement présent en France, dans les programmes de primaire et du collège sous la forme d’ateliers. Emmanuel Ethis (2017), recteur de l’académie de Nice, postule que dans le contexte actuel où nombre de jeunes utilisent les réseaux sociaux, il s’avère nécessaire de leur apporter un accompagnement pédagogique afin « de guider les élèves, de leur permettre de construire leurs connaissances et leurs représentations du monde, d’exercer leur citoyenneté dans un monde hyperconnecté. » (Ethis, 2017).  En outre, l’éducation aux médias permet aux jeunes de comprendre le fonctionnement des médias et du monde numérique pour détecter les fakes news.

Le CLEMI intervient dans les classes pour sensibiliser les élèves aux problématiques du numérique. Il lance également sur son site internet une série de modules vidéo et kit pédagogique afin d’apprendre aux élèves à décoder les médias et l’information. Ces derniers comprennent « comprend les notions clés et les ressources utilisées afin que les enseignants puissent facilement le transformer en activité pédagogique. » (Ethis, 2017). Ainsi, le développement de l’esprit critique passe par la recherche, la vérification et l’auto-publication de l’information.

Pour lutter contre la propagation des Fake News il faut vérifier la véracité d’une information avant de la partager. Ainsi l’usager peut prendre le temps de démêler le vrai du faux en contrôlant la popularité d’une source de l’information, en cherchant l’auteur du document, en analysant la cohérence de son contenu, des dates, des lieux et noms propres aux personnes concernées, en décryptant l’origine des images et photographie. « Une citation peut être vérifiée en quelques clics, en fonction de son degré d'occurrence sur un moteur de recherche.»[1] (Croiset, 2018).

L’enjeu du développement de l’esprit critique est la lutte contre la crédulité. Cet apprentissage « commence avant tout par la maîtrise des fondamentaux : le raisonnement logique et la lecture »[1]. La lecture permet d’exercer la langue française et maîtriser les mots pour enrichir la réflexion. La lutte contre les Fake News passe donc par l’éducation des enfants. 

  1. « Apprendre aux jeunes à gérer les "fake news" - Espérance Éducation », sur Blog d'Espérance Éducation, (consulté le )

Lutter contre les Fake News par l’éducation aux médias

L’éducation aux médias et à l’information (EMI) est une ligne d’actions importantes pour lutter contre la désinformation. C’est une discipline en constante évolution pour répondre aux bouleversements rapides des technologies de l’information et de la communication. Elle s’avère être nécessaire au développement de l’esprit critique. En outre, l’éducation aux médias concerne autant les jeunes que les adultes et peut être prise en charge par de nombreux enseignants (français, histoire-géographie, sciences économiques et sociales) et professionnels des médias. (Commission européenne, 2018).

La force de l'éducation aux médias et à l'information réside dans le fait qu'il s'agit d'une solution préventive, plutôt que curative : « l’éducation aux médias se fait en amont, dès le plus jeune âge mais aussi tout au long de la vie, pour former des citoyens capables de repérer les fausses nouvelles avant même d’avoir eu le temps d’être trompés. » (Yeh, 2018).

Un groupe d’experts de haut niveau sur les Fake News et la désinformation en ligne (HLEG) désigné par la Commission Européenne a étudié diverses actions pour améliorer l’éducation aux médias au sein de l’Union Européenne. D’après leur rapport, pour que l’éducation aux médias et à l’information soit efficace, elle doit être mise en œuvre dans les programmes scolaires. Selon ces mêmes experts, l’éducation aux médias et à l’information doit être reconnue comme une compétence essentielle à l’alphabétisation.  (Commission Européenne, 2018).

Selon Laurence Maurin et Thomas Blanchet (2014), « les ambitions de l’éducation aux médias sont de plusieurs ordres : acquérir des compétences d’analyse critique de l’information fournie, accroître ses connaissances sur le fonctionnement du monde des médias (sociologie et économie des médias), acquérir des compétences transdisciplinaires (trouver des informations, argumenter, écrire…), découvrir un secteur professionnel par des rencontres, et au final, exercer son droit d’expression ». Les auteurs témoignent de dispositifs pédagogiques mis en place ces dernières années au sein d’écoles et démontrent que l’éducation aux médias « permet une découverte critique du fonctionnement de ceux-ci. » (Maurin & Blanchat, 2014). Ces dispositifs portent sur l’attention aux sources pour sélectionner de l’information et sur l’analyse de la production des médias.

·       L’expérience sur la sélection des sources s’est déroulée dans une classe de 1ère (16-17 ans), dans laquelle les enseignants ont constaté une difficulté à comprendre la véritable portée d’une source bibliographique. Elle a été divisée en trois séquences : repérer des auteurs dans un texte, rechercher de nouvelles sources d’informations sur un sujet désigné et rédiger une bibliographie. Ces séquences ont poussé les élèves à s’interroger sur « l’intérêt d’une source et sur la connaissance qu’elle pouvait apporter à un lecteur ». (Blanchet & Maurin, 2014).

·       La seconde expérience sur la production des médias s’est inscrite dans le cadre de la pédagogie de projet avec les élèves de 1ère SES (sciences économiques et sociales). Pour répondre à des difficultés en matière d’argumentation et des lacunes sur l’actualité, la classe a produit une émission de radio. Cet exercice s’est organisé en plusieurs temps : analyser le style d’écriture et la diction des journaux radio, collecter des informations sur un thème, argumenter grâce à l’écriture d’un article et enfin, enregistrer une chronique. Les résultats de l’expérience démontrent que la création d’une émission de radio a permis aux élèves de développer des compétences dans l’appropriation des connaissances, l’expression et l’argumentation, tout en travaillant l’actualité et la découverte du fonctionnement des médias. (Blanchet & Maurin, 2014).

L’éducation aux médias « peut donc être une fin (découvrir le champ des médias) comme un moyen (acquérir des compétences et exercer sa citoyenneté). » (Blanchet & Maurin, 2018). Elle permet également de développer les aptitudes nécessaires à la reconnaissance des Fake News telles que :  apprendre à distinguer les différents médias et se former à l’identification des contenus en ligne et à la catégorisation des sources ; vérifier une information en démêlant le vrai du faux et en analysant la cohérence de son contenu ; contrôler la popularité et la fiabilité d’une source d’information (Klein, 2018) ; chercher l’auteur d’un document, les dates et lieux de publications ; décrypter l’origine des images et photographies. L’éducation aux médias lutte également contre la diffusion des Fake News en incitant les usagers d’internet à partager l’information de façon raisonnée et responsable. En outre, elle leur présente d’autres stratégies visant à limiter la présence d’informations erronées dans un texte telles que : corriger les erreurs rencontrées lors de la lecture d’un texte ; réfuter les informations fausses par la présentation de « faits » véridiques et les répéter ; avertir les autres usagers lorsqu’une information est fausse ;  mettre en avant le caractère ridicule de certaines informations ; réfléchir avant de directement croire au contenu d’une information (Rabb, 2016). Il s’avère finalement qu’une éducation de qualité permettant de « favoriser l’apprentissage du raisonnement logique et scientifique, de maîtriser la rhétorique et l’argumentation » (Klein, 2018) est une solution pour lutter contre la fausse information.